« Aux saules verds nos harpes nous pendismes »

10 psaumes comme au 16e

Genève, Musée International de la Réforme – date encore inconnue

Réservation conseillée sur : musee-reforme.ch

Dans le psaume 137, le psalmiste dans sa grande affliction proclame le renoncement à la musique : « Aux saules verds nos harpes nous pendismes ». À la Réforme, ce psaume est mis en valeur par une des plus belles mélodies du psautier de Genève. Paradoxe ?


Le mouvement de la Réforme n’est pas sans ambivalence à propos de la musique. Mais cette ambivalence a pour fondement une conviction positive : celle du grand pouvoir qu’a la musique « pour enflamber les cœurs ». La doctrine réformée condamne donc les chansons «déshonnêtes», mais son encouragement du chant des psaumes est suivi d’effets spectaculaires : rien qu’en 1562, c’est 50’000 exemplaires du psautier genevois qui sont imprimés.

Le psaume 137 n’est donc pas à voir comme une occasion pour les réformateurs de faire l’apologie du renoncement à la musique, mais plutôt comme un exemple de la manière dont la musique peut transcender les états d’âme, et mettre en sons jusqu’aux plus poignants vœux de silence…

Le programme proposé par l’ensemble Le droict chemin de musique se construit en partie autour des mélodies spécifiques au psautier de Lausanne publié en 1565. Y sont cultivées les pratiques musicales attestées de l’époque, celles qui étaient encouragées comme les interdites ! Nous ne pendons pas nos harpes ; bien au contraire, dans un monde qui en a toujours autant besoin, nous nous efforçons de faire de la musique un espace ouvert…

L’ensemble Le droict chemin de musique :

  • Natacha Ducret, chant
  • François Mützenberg, flûtes à bec, musette, flûte et tambour, direction
  • Dominique Tinguely, dulcianes, flûtes à bec
  • Lisette Aubert, viole de gambe
  • Bor Zulian, luth, guitare et percussion
Œuvres de : L. Bourgeois, P. de l’Estocart, J. Van Eyck, C. Goudimel, A. Van Noordt, G. Othmayer, A. Le Roy, J. Wannenmacher