Ora/cle (1999) pour voix de soprano, flûte à bec, violon, contrebasse, percussion, un récitant et une danseuse (durée : 40 min.).

Ora/cle est un projet dont l’origine remonte à 1988, lorsque je découvris L’Oracle des Ténèbres de Luiz Manuel. Ce texte poétique en vers libres est constitué de courtes strophes, isolées chaque fois sur une page, et toutes ponctuées dans un ordre variable par les affirmation je prédis, je gage, je maudis.
L’Oracle des Ténèbres est devenu Ora/cle parce qu’il m’était plus important de mettre l’accent sur le rapport de l’oracle avec les temps futurs, et ainsi sur toute une problématique du temps qui est aussi propre à la musique, que sur les ténèbres qui peuvent l’accompagner.
Ora/cle est donc en huit temps : Le temps de la préparation, de l’attente (Préambule), le temps de la prédiction (Je prédis), le temps des gages de vérité (Je gage), le temps du rêve (Tenez-moi par la main), le temps de la malédiction (Je maudis), le temps de la fête -la prédiction impossible donne de la valeur à l’instant)- (La fête), le temps qui dure ou hors temps -le temps ne se possède pas, il est- (La balançoire) et le temps de s’arrêter (Fin).
Dans Ora/cle, la poésie est comme l’oracle, à la fois révélation et mystère, transparente et opaque. La musique, encore plus transparente et plus opaque, porte l’abstraction d’un oracle intérieur, alchimie qui transforme nos doutes en certitudes et nos certitudes en doutes. Et la danse, muette, est cette banderole qui flotte devant la bouche de Gabriel dans les annonces à Marie et qui porte le texte d’oracle de l’ange.