La danse d’Ora/cle se trace en un seul mouvement. C’est une ligne chorégraphique ininterrompue qui traverse la pièce musicale, la rencontrant en un point ou un autre, la suivant un instant, ou s’en écartant.
La danse est ici le vecteur de la réalité d’un temps inexorable dans sa continuité, qui défile, qui change peu, qui rend toute expérience relative à celles qui la précèdent ou la suivent, qui souligne le cycle de la vie peut-être, et le mouvement des astres aussi.
La danse donne corps à l’expérience du temps : elle est oracle, prévisible : elle se prédit elle-même. En effet, tout ce qui est énoncé dans les premières minutes de la chorégraphie se répète par la suite inlassablement. Pour que les hommes et les femmes du public vivent l’expérience de l’oracle, juste en ouvrant les yeux, qu’ils puissent savoir ce qui va venir, parfaitement, dans les moindres détails.
Et au fil de ce prévisible, la faille : la chute qui intervient. Celle … d’Icare ?
celle … de la désillusion ?
L’homme face au temps, tombera, je gage, seul…