Phénomènes de Souvenirs (1998-1999) pour bande magnétique et danse (durée : 20 min.).

Phénomènes de Souvenirs parle de mémoire : la mémoire des sons que la technologie contemporaine permet de conserver, la mémoire de ces mouvements et de ces chopégraphies que la notation Feuillet, inventée au milieu du 17ème siècle, nous transmet depuis l’époque baroque.
Les mouvements et les sons ont ceci de commun de ne pouvoir être fixés une fois pour toute sur un support qui permettrait de les observer hors du temps de leur exécution. Ephémères, il faut toujours recommencer de les produire, recommencer de les regarder ou de les écouter.
Création chorégraphique et musicale toujours en cours, Phénomènes de Souvenirs connaît déjà plusieurs versions, l’évolution dans l’élaboration de la chorégraphie ou de la composition générant tour à tour la modification du tout.
Le matériau sonore de base pour la création musicale est la voix d’un bébé dont la transposition dans le grave accentue la question de la réalité du souvenir. Le souvenir est-il plus fort s’il est proche de la réalité ou s’il en est une version transformée ?
L’utilisation de craquements de disque vinyl, de bruits d’enclenchement et de déclenchement de revox, de grésillement de lecture d’une disquette amplifie la référence au passé et à l’enregistrement qui sert à le perpétuer.
A la voix d’enfant se juxtapose un autre type de matériau sonore constitué de deux extraits d’œuvres baroques que j’ai enregistrées à la flûte à bec il y a longtemps. Souvenir personnel de l’exhumation de traces du passé.